Les perturbateurs endocriniens, invisibles mais omniprésents, se faufilent dans notre quotidien, soulevant des inquiétudes quant à leur impact sur notre santé.
Ces substances, capables d’interférer avec notre système hormonal, méritent une exploration approfondie pour mieux saisir les implications de leur présence constante.
Comprendre le système endocrinien :
Nous disposons de plusieurs glandes dans le corps (vous avez certainement déjà entendu parler de la thyroïde, des surrénales, etc…).
Celles-ci produisent des hormones, dans le but d’envoyer des messages (chimiques) afin de réaliser des actions.
Cela peut-être pour créer de nouvelles cellules, tissus, ainsi que pour réguler nos constantes importantes pour le bon fonctionnement de notre organisme (glycémie, pression, température…etc).
Par exemple, lorsque vous êtes en situation de danger, vous sécrétez de l’adrénaline, puis ensuite du cortisol. Ces hormones servent à vous donner la force et l’énergie nécessaires pour mieux gérer le danger : fuir ou combattre.
Les perturbateurs endocriniens sont comme des agents perturbateurs capables d’altérer le fonctionnement hormonal, et ils ont été classé comme cancérigènes par l’ANSES.
Ils altèrent la façon dont fonctionnent nos hormones, à tous les niveaux.
Pour vous expliquer un peu mieux, une hormone envoie un message pour déclencher une action comme créer de nouveaux tissus.
Et les pertubateurs endocriniens peuvent perturber le système de plusieurs façons :
- en se fixant à un récepteur, et en imitant le message d’une hormone (effet agoniste)
- en se fixant à un récepteur, et en empêchant une hormone d’envoyer le message (effet antagoniste)
- en perturbant soit la production d’une hormone, soit sa dégradation, donc l’hormone sera soit encore trop présente, ou bien pas assez présente
- en perturbant le transport d’une hormone : ici aussi, c’est un problème, car l’hormone n’arrive pas à son récepteur, le message n’est pas envoyé…
Ils viennent ainsi perturber tout le fonctionnement d’un organisme, chacun d’une manière différente, en perturbant la communication entre les cellules et les tissus.
Cela faisant, tout est ainsi déréglé, dans le fonctionnement de l’organisme tels que la croissance, la reproduction, le système nerveux, le métabolisme. Ainsi on se retrouve stressé.e, nerveux.se, ou fatigué.e, sans trop savoir pourquoi.
Il y a même de récentes recherches qui montrent qu’ils peuvent avoir des effets métaboliques, ou encore immunitaires.
Les problèmes des pertubateurs endocriniens
Généralement, on parle d’effet de seuil. C’est à dire qu’il faut un minimum d’exposition pour que cela soit néfaste pour les organismes.
Mais ce n’est pas le cas pour les perturbateurs endocriniens, ce qui signifie que même une très faible dose pourrait provoquer des effets néfastes.
Ensuite, la plupart des produits néfastes pour l’organisme présentent une réponse proportionnelle à la dose testée. Je m’explique : si vous êtes faiblement exposé, il n’y aura aucun effet.
Si vous êtes exposé à une dose médiane, il y aura peu d’effets, et c’est lors de grosses expositions que cela déclenche le plus d’effets délétères. Et bien, pour les perturbateurs endocriniens, la courbe pourrait s’inverser (des effets plus importants à faible exposition).
Certains moments de vie comme le développement de l’embryon, la petite enfance, et même la puberté sont critiques en matière de système hormonal. L’exposition à des PE lors de ces fenêtres pourrait engendrer certains dommages irreversibles sur les organismes.
Enfin, il y a ce qu’on appelle l’effet cocktail. Le mélange de certains PE, qui vient faire comme un cocktail molotov, et ainsi ils pourraient se potentialiser. C’est très difficile de bien savoir comment ils interagissent ensembles, et la recherche est toujours en cours à ce niveau.
Sources et origines des perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens proviennent de diverses sources, et leur présence est particulièrement notable dans notre environnement quotidien, voici une liste non exhaustives des perturbateurs identifiés.
Le BPA : Bisphénol A | Présent dans les plastiques, et notamment alimentaires. On a vu l’essor des plastiques “Sans BPA”. Même le Bisphénol B est suspecté |
Les Phtalates | On les trouve dans les cosmétiques (interdit en France depuis 2011) |
Les parabènes | Egalement présents dans les cosmétiques (mais aussi l’alimentation, les meubles, et médicaments..) les plus utilisés : – propylparabène (E216 et E217) et le butylparabène, dits « à chaine longue » ; – le méthylparabène (E218 et E219) et l’éthylparabène (E214 et E215) dits « à chaine courte ». |
Les alkylphénols | Ils sont présents dans les détergents, pesticides, tuyaux de plomberie en PVC, cosmétiques, peintures… |
L’hydroxyanisol butylé (BHA) et le butylhydroxytoluène (BHT) | présents dans l’alimentation |
Le cadmium | présent dans les plastiques, verres colorés, dans les photocopies, le PVC, les piles, le tabac et même … l’eau potable |
les Ignifuges bromés (PBDE) et le Mercure | |
Le plomb | |
Le téflon et autres composés perflurorés (PFC) | Traitements de tissus, cosmétiques, emballages alimentaires, ustensiles de cuisine… |
Le triclosan | cosmétiques, rideaux de douche, éponges de cuisine, vêtements de sport… |
Et quid de l’eczéma dans tout ça ?
Eh oui, cela crée des problèmes de santé, et notamment des problèmes de peau, lorsque l’on est sujet à l’eczéma, voici les effets que cela peut entrainer :
- Diminution de l’efficacité des traitements : Certains produits de soins cutanés spécifiquement conçus pour apaiser l’eczéma atopique, tels que les émollients, peuvent renfermer des perturbateurs endocriniens. Une utilisation régulière de ces substances peut interférer avec l’efficacité des traitements, compliquant ainsi la gestion de l’eczéma.
- Aggravation des symptômes : Les perturbateurs endocriniens ont le potentiel de déclencher des réactions inflammatoires cutanées, accentuant ainsi les symptômes de l’eczéma atopique. La présence de ces substances peut intensifier les démangeaisons, les rougeurs et les irritations.
- Cycles de poussées d’eczéma : Les perturbateurs endocriniens ont la capacité de perturber l’équilibre hormonal de la peau, contribuant ainsi à des cycles de poussées d’eczéma plus fréquentes et plus sévères. Cette perturbation rend la gestion de l’eczéma encore plus ardue pour les individus concernés.
Comment se prémunir des perturbateurs endocriniens
Bien aérer son logement :
bien que l’aération des chambres soit globalement une habitude chez les Français, tout le logement doit être aéré, et ce, quotidiennement.
Normalement, il faut aérer matin et soir, tout le logement (salon y compris). Car les meubles, peintures, et produits d’entretien ménagers (ainsi que la cuisson des aliments), répand des perturbateurs endocriniens dans l’air.
L’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur, donc ne lésinez pas sur l’aération. Si vous le pouvez, faites courant d’air, cela sera plus efficace, et l’aération n’aura pas besoin d’être aussi longue.
Attention à vos cosmétiques :
Privilégiez les produits ne contenant pas de perturbateurs endocriniens (parabènes, PFC…etc). Pour les cosmétiques, il est important d’apprendre à décoder les étiquettes.
Vous pouvez télécharger notre dossier spécial pour décoder les étiquettes. Sinon, utilisez des applications comme Yuka qui vous donnent une bonne idée.
Attention à vos produits ménagers :
Le mieux est de les faire vous même, sinon de choisir des produits ménagers respectueux de l’environnement.
Réduisez tous les produits chimiques, utilisez principalement du vinaigre blanc, très efficace dans bien des cas.
Maison :
Si vous entreprenez des travaux de rénovation, faites attention aux peintures, choisissez des peintures A+ au minimum. Idem, les meubles en aggloméré contiennent des perturbateurs endocriniens (si vous en avez déjà, alors pensez à bien aérer tous les jours).
Cuisine :
Il faudra faire attention à vos contenants (en verre ou inox). Préférez les aliments sans pesticides, issus de l’agriculture bio. Ne buvez pas d’eau en bouteille, mais essayez si possible de filtrer votre eau du robinet.